Un an. Un an à chercher, à attendre, à remplir des dizaines de violons. Un an à se poser des questions en sachant bien que la réponse, si jamais elle arrive, ne va pas vraiment me plaire. Mais la réponse n'arrive jamais.
Un an à se faire des illusions, un an à ne plus y croire, à ne plus croire en rien. Un an à espérer, parfois, à y croire, beaucoup trop rarement. Un an d'angoisse, de solitude, d'insomnies, d'idées moroses, de cauchemards récurrents, de vacuité, de culpabilisation.
Un an pour devenir encore plus trop vieux. Un an de solitude. Un an qui veux dire obsolète. Un an qui veut dire inutile. Un an pendant lequel je ne suis pas assez diplomé, un an pendant lequel je suis trop diplomé, un an où la notion de diplôme même semble absurde. Incohérences.
Un an, c'est long, très long, trop long. Un an, c'est 525600 minutes, bien assez pour partir en time-out. En un an, combien de direct-probe, combien de send-request partent chez Dave Null ? Un an de messages àlc : "The server at vie-normale.fr is taking too long to respond." récurrents.
Un an à entendre des gens de plaindre des conditions de merde dans lesquelles ils travaillent, un an à entendre des gens se plaindre des conditions de merde dans lesquelles ils ne travaillent pas. Un an à entendre des gens se plaindre parce qu'ils ne trouvent pas la personne "adéquate" pour le poste, mais un an aussi à croiser des gens heureux d'avoir trouvé moins cher en Roumanie ou en Inde.
Un an de mépris, un an de discrimination, un an d'absurdes injustices. Un an de promesses, un an de bla-bla, un an de dérision, un an de yoyo mental, un an de moral dans les chaussettes. Read from socket failed: Invalid argument.
Un an de trop, quoi. Mais après tout, on s'en fout, on est tous fukuschimés...